LE « SALAFISME »,
UNE BOMBE À SOUS-MUNITIONS (1).
Les
hommes, toutes religions confondues, revisitent Dieu à l’aune de
leurs propres désirs et s’expriment ensuite en son nom. En ce qui
concerne l’Islam intégriste, rigoriste ou fondamentaliste, il se
veut à la fois une religion, une communauté, une civilisation, et
une culture. Cette stratégie le conduit à combattre simultanément
l’occident chrétien, la démocratie, la laïcité, le capitalisme
et le progrès. Pour les fondamentalistes, tout homme sans
distinction de race, ni d’origine, est appelé à adopter
la Charia, c’est à dire les règles qui jalonnent la vie du
bon musulman. De fait, le fondamentaliste qui seul détient la vérité
absolue, acquière le statut du “croyant-militant” dont le combat
vise à l’universalité. Pour tout intégriste, il n’y a d’autre
issue que la conversion. Jules Renard aurait pu dire à propos de
l'affaire de Charlie Hebdo “ L’humoriste, c’est un homme de
bonne mauvaise humeur”. L'assassinat de masse perpétré dans les
locaux de Charlie Hebdo et de l'épicerie cacher a au moins le
mérite de poser enfin clairement la question de l’Islam rigoriste
en Europe. Pour Denis Jeambar, éditorialiste à l’express,
“ Le combat ainsi engagé n’a d’autre but que la
déstabilisation de l’Europe, considérée comme le ventre mou de
la résistance à l’islamisation.”
Dans la religion musulman, le salafisme est un mouvement fondamentaliste sunnite. Il prône un retour à l'Islam des origines, soit une application littérale du Coran autour de six principes fondateurs : croyance un Dieu unique - Allah - la prière - la profession de foi - la connaissance de Dieu - la dévotion personnelle aux autres et la prédication, et de la Sunna. Quant aux salafistes djihadistes, ils revendiquent un retour aux sources de l'Islam au moyen de la guerre sainte. , et une interprétation rigoriste du Coran. Le fondamentalisme semble vouloir faire tabula rasa des divergences existantes entre les sunnites et les chiites. Par excès de généralisation, on occulte les origines différentes de la communauté musulmane en France et en Europe. On tend non plus à voir un français musulman d’origine algérienne, marocaine, tunisienne, etc., mais un musulman. Cette identité “islamique” se fonde principalement sur le conflit palestinien et provient en partie du fait que les islamistes sont parvenus à réunir, du moins dans les esprits, la théorie que Dieu est à la fois en chacun des musulmans et que chaque musulman est présent en Dieu.
Pour les intégristes, il s’agit d’occuper le terrain, et là où vivent les musulmans, il faut établir le califat, c’est à dire l’instauration du dogme et de la loi islamique. Cela commence par la technique du “pied dans la porte”, suivie de la technique “des petits pas”. Un représentant d’une organisation musulmane s’exprimant sur le plateau d’une émission télévisuelle, parlait “d’une communauté intérieure” (sic). Il est désormais évident que les islamistes entendent exploiter toutes les failles de l’occident et les imperfections des démocraties. Il entend instrumentaliser la population pour ensuite agir politiquement. Il utilise à merveille le triangle dramatique de Karpman, en se présentant tour à tour comme victime, sauveteur, avant d’être reconnu par sa communauté, comme son persécuteur.
Chaque fait provenant des intégristes, même le plus anodin en apparence, s’appuie sur le précèdent. La stigmatisation des islamistes instrumentalisant l’Islam et la communauté musulmane, permet la reconnaissance d’une partie, même infime de leurs revendications. En opposant deux termes éloignés, ils aboutissent quoi qu’on en dise, à une avancée de leur thèse. Chaque fait, action, prémisse, devrait être examiné sous toutes ses facettes: l’amalgame, la généralisation, le renversement, la minoration, etc. Dire que l’Islam radical profite à la droite et qu’il dessert l’Islam modéré c’est déjà “ noyer le poisson ”. Comment pourrait-on se mettre d’accord sur la mineure en occultant la majeure et en faisant l’impasse sur la moyenne ? De même, la bipolarisation est pour les islamistes du “ pain béni ” et constitue son véritable cheval de Troie. L’Europe est vue comme une tête de pont de laquelle il sera ensuite possible de rejoindre les nouvelles républiques à l’Est (Tchétchènes, Bosniaques, Kosovars, etc.). Comme au temps des croisades, si la citadelle “ tombe ”, c’est tout l’occident qui serait entraîné dans sa chute. Du moins le pensent-ils.
Cette
affaire avait été précédée d’un autre incident venu
démontrer une fois de plus, l’intransigeance des Islamistes. En
décembre 2005, des incidents avaient éclaté lors de la
représentation de la pièce “Le fanatisme ou Mahomet le prophète”.
Dans cette pièce mal comprise par les islamistes, Voltaire, pour
échapper à la censure, avait utilisé Mahomet pour condamner le
fanatisme chrétien. Où s’arrêtera l’obscurantisme ? En 1996,
un uléma, vice-président de l’université islamique de Médine
avait déclaré “ Tout homme qui continue à affirmer que la terre
tourne autour du soleil doit être mis en demeure de se repentir, de
dénoncer son erreur. Sinon, il sera considéré comme apostat et
infidèle. Il devra être mis à mort. Tous ses biens devront être
confisqués au bénéfice de la communauté musulmane.” (cité par
J. Alexander, in les énigmes de la survivance).
La
liberté d’opinion est le fondement des démocraties, tandis que
pour l’islamiste, la liberté d’opinion est de propager sa foi.
Si cette liberté n’est ni reconnue ni acceptée, la faute en
incombe à la société : “ si l’homme avait accès à la
révélation de l’Islam, tout le monde s’empresserait de se
convertir ”. D’autre part, les mots n’ont ni la même
signification, ni la même valeur chez l’islamiste et
chez le mécréant. Lors des manifestations en faveur du voile (signe
de piété pour les unes et signe de soumission pour les autres), on
a pu entendre le slogan “Un voile, un vote”. Faut-il en déduire
qu’un musulman compte double, comme en musique où une blanche vaut
deux noires ? Le Français musulman est à la fois perçu
par les islamistes comme une recrue potentielle et tout à
la fois comme un citoyen en moins pour la République.
Dans la religion musulman, le salafisme est un mouvement fondamentaliste sunnite. Il prône un retour à l'Islam des origines, soit une application littérale du Coran autour de six principes fondateurs : croyance un Dieu unique - Allah - la prière - la profession de foi - la connaissance de Dieu - la dévotion personnelle aux autres et la prédication, et de la Sunna. Quant aux salafistes djihadistes, ils revendiquent un retour aux sources de l'Islam au moyen de la guerre sainte. , et une interprétation rigoriste du Coran. Le fondamentalisme semble vouloir faire tabula rasa des divergences existantes entre les sunnites et les chiites. Par excès de généralisation, on occulte les origines différentes de la communauté musulmane en France et en Europe. On tend non plus à voir un français musulman d’origine algérienne, marocaine, tunisienne, etc., mais un musulman. Cette identité “islamique” se fonde principalement sur le conflit palestinien et provient en partie du fait que les islamistes sont parvenus à réunir, du moins dans les esprits, la théorie que Dieu est à la fois en chacun des musulmans et que chaque musulman est présent en Dieu.
Pour
le fondamentaliste, il y a d’un côté le bien, de
l’autre le mal, et rien entre les deux. Tout est admis pour tromper
la communauté et chercher à l’enfermer dans une situation sans
issue. Il n’est donc pas étonnant que le fondamentalisme cherche à
convertir en ferveur religieuse pour son plus grand profit, la
pauvreté sociale, économique, et le mal être d’une certaine
population. En fait, il ne parvient qu’à mystifier des jeunes au
pouvoir de discernement amoindri qui traversent la crise de
l’adolescence, période difficile pour toute la jeunesse.
Soixante-dix pour cent de la population musulmane a moins de trente
ans.
Pour
les fondamentalistes, la modernité, l’instruction, et l’essor
matériel des masses populaires restent la pire des choses. La
libéralisation de la femme est vue d’un mauvais œil, quant à
l’instruction des jeunes filles, elle sape le pouvoir patriarcal et
celui des frères sur leurs sœurs. A propos de l’émancipation de
la femme (choix du mari, avortement, contraception, travail), les
fondamentalistes rétorquent que les mécréants veulent avant tout
amoindrir la communauté en limitant son expansion ! La femme
musulmane appartient à la communauté, elle ne saurait appartenir à
soi. La place réservée à la femme s’apparente à une forme
d’internement. On a tous encore en mémoire, cette jeune marocaine
de Neuilly-Plaisance qui a été brûlée vive pour avoir repoussé
les avances d’un jeune homme pakistanais. Il y a un véritable
abîme entre ce que les femmes souhaitent pour elles mêmes, et
ce que les intégristes veulent pour eux. Début février 2006, se
tenait le premier Congrès international du féminisme islamique à
Barcelone. Il dénonçait les interprétations “machistes” du
Coran et affirmait que l’Islam devait libérer les femmes. Le
courant “Ni putes, ni soumises” a encore de beaux jours devant
lui.
Pour les intégristes, il s’agit d’occuper le terrain, et là où vivent les musulmans, il faut établir le califat, c’est à dire l’instauration du dogme et de la loi islamique. Cela commence par la technique du “pied dans la porte”, suivie de la technique “des petits pas”. Un représentant d’une organisation musulmane s’exprimant sur le plateau d’une émission télévisuelle, parlait “d’une communauté intérieure” (sic). Il est désormais évident que les islamistes entendent exploiter toutes les failles de l’occident et les imperfections des démocraties. Il entend instrumentaliser la population pour ensuite agir politiquement. Il utilise à merveille le triangle dramatique de Karpman, en se présentant tour à tour comme victime, sauveteur, avant d’être reconnu par sa communauté, comme son persécuteur.
Chaque fait provenant des intégristes, même le plus anodin en apparence, s’appuie sur le précèdent. La stigmatisation des islamistes instrumentalisant l’Islam et la communauté musulmane, permet la reconnaissance d’une partie, même infime de leurs revendications. En opposant deux termes éloignés, ils aboutissent quoi qu’on en dise, à une avancée de leur thèse. Chaque fait, action, prémisse, devrait être examiné sous toutes ses facettes: l’amalgame, la généralisation, le renversement, la minoration, etc. Dire que l’Islam radical profite à la droite et qu’il dessert l’Islam modéré c’est déjà “ noyer le poisson ”. Comment pourrait-on se mettre d’accord sur la mineure en occultant la majeure et en faisant l’impasse sur la moyenne ? De même, la bipolarisation est pour les islamistes du “ pain béni ” et constitue son véritable cheval de Troie. L’Europe est vue comme une tête de pont de laquelle il sera ensuite possible de rejoindre les nouvelles républiques à l’Est (Tchétchènes, Bosniaques, Kosovars, etc.). Comme au temps des croisades, si la citadelle “ tombe ”, c’est tout l’occident qui serait entraîné dans sa chute. Du moins le pensent-ils.
Chez
certains fondamentalistes, les propos tenus sont plus proches de la
pensée de Lénine, Mao, ou Marx, que du livre sacré. Un chef
spirituel du Hamas avait édité une fatwa énonçant que “ les
femmes qui commettaient un attentat kamikaze étaient récompensées
au paradis en devenant plus belles que les 72 vierges
promises aux hommes martyrs.”
Cependant,
si la grande majorité des musulmans sait résister aux pièges ainsi
tendus, mais que la société civile et politique n‘y prend garde,
une succession de failles civilisationnelles pourrait bien avaliser
la théorie du “choc des civilisations” de Samuel Huntington. Ce
professeur de l’université de Harvard, avait déjà souligné que
la facilité de communication augmenterait les frictions entre les
populations de civilisations (histoire, culture, langue, traditions,
religion) différentes. Ce chercheur avait également fait remarquer
que l’on peut être à la fois français et musulman, mais qu’il
est difficile d’être mi-catholique, mi-islamiste. Si ici ou là,
dans des pays et où aujourd’hui la référence aux Droits de
l’homme prévaut, des voix s’élevèrent pour condamner cette
“maladresse” ( à commencer par le président Bush), cette
position traduisait plus une certaine empathie politique ou
religieuse, qu’une réelle adhésion. En effet, une
société quelle qu’elle soit, ne peut se maintenir si
elle n’est pas rattachée à des valeurs communes partagées. Ces
dernières forment le socle la protégeant des “infiltrations”
extérieures. Si cet épisode a peu divisé les Français de
confession musulmane, c’est que l’esprit républicain ne laisse
guère de place pour deux allégeances. Celle à la France
l’emportant sur toute autre, précepte auquel les
musulmans modérés et musulmans laïques adhèrent totalement. Que
ce soit au nom de Dieu ou de leur histoire, les musulmans n’entendent
pas que l’on décide en leur nom et place de ce qui est bien, de ce
qui est mal. Les Français musulmans souhaitent certes se définir
par rapport à l’Islam, mais en tant que citoyens Français. Comme
tout amant épris, leur cœur oscille en permanence entre deux
amours. La Toussaint blanche n’est pas pour tout de suite.
À SUIVRE
: LE
RADICALISME ISLAMIQUE FONDAMENTALISTE.
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