LEÇON
DE RÉPUBLIQUANISME (5)
Une
enquête IFOP pour Sud-Ouest Dimanche du 8 février 2015 nous
apprenait que : 46 % des personnes interrogées considèrent la
laïcité comme le plus important des «
grands principes républicains »
devant le suffrage universel (36 %). Selon ce sondage, la laïcité
renvoie à des définitions différentes : pour 5 1% , elle est
perçue comme « la possibilité
laissée à chaque citoyen de pratiquer sa religion »,
tandis que 25 % y voient avant tout «
l'interdiction de manifester son appartenance religieuse dans
les services publics. » Et
pour 14 %, elle traduit « le
refus de toute forme de communautarisme »,
et 10 % « l'absence de
participation de l'État dans l'édification des lieux de culte ».
On
ne naît pas républicain pas plus que l'on naît autre
chose. On le devient par sa participation, son adhésion aux
principes de la République, la laïcité en
l'espèce. Liberté-égalité fraternité, ont été accolées sous
la révolution en 1794 pour affirmer que c'était le peuple qui était
désormais souverain et non plus la monarchie de droit divin. Ce sont
les citoyens qui font leurs lois et peuvent en changer si la majorité
le décide. Toutes les lois sont susceptibles d'être revotées dans
le respect de la Constitution. C'est à la loi d'établir les limites
de la sphère privée qu'aucune majorité ne peut violer et que les
citoyens se doivent de respecter sinon, c'est la fin de la démocratie
et le passage vers l'inconnu. La démocratie vaut ce que valent ses
citoyens et ses représentants.
«
Nous sommes fier d'incarner aujourd'hui le renouveau et le
dynamisme d'une France qui avait perdu tout espoir en l'avenir et en
sa politique traditionnelle. » Déclaration de l'Union des
démocrates musulmans de France, un parti politique fondé en
novembre 2012 caressant le secret espoir de réunir les 500
signatures nécessaires pour sa participation aux élections
présidentielles. Son credo, permettre aux citoyens musulmans
d'apporter une « alternative »
aux difficultés économiques, à la « crise des valeurs »,
à la « perte de confiance »,
d'une France jugée en « état d'urgence ».
Son président, Émir Megharbi de préciser : « Dans la diversité
sociale et culturelle qui compose notre Nation, l'Islam, deuxième
religion du pays, en était jusqu'alors exclus à cause de toutes une
série de clichés que nous comptons bien balayer. »
Ce parti a présenté huit listes aux départementales : à
Strasbourg, Bagneux, Nice, Lyon, Marseille, Bagneux, et aux Mureaux.
Ont-ils été inspirés par Le roman de Michel Houellebecq évoquant
la possibilité pour un président de confession musulmane d'accéder
à l'Élysée ?
Le
15 février 2015, Jean-Christophe Cambadélis, premier secrétaire du
parti socialiste, a déclaré à propos de l'UDMF : « Je suis en
désaccord. Parce qu'à partir du moment où on aura un parti
musulman, on aura d'autres partis. Cela va à l'inverse de ce que
cherche à faire cette pseudo-formation politique. (...) je suis
contre la communautarisation de notre vie politique. (...) C'est
exactement ce que cherchent les terroristes. (...) Ce qu'ils veulent,
c'est ce que j'appelle la stratégie de l'avalanche. Ils déclenchent
des actions pour terroriser les populations et qu'elles induisent à
partir de là la grande séparation entre les populations
occidentales et les musulmans qui vivent en Europe. (...) Ce parti ne
devrait pas exister et je pense que c'est une erreur stratégique
majeure". L'UDMF revendique près de 900 adhérents et 8.000
sympathisants. Il se dit notamment favorable au droit de vote des
étrangers aux élections locales, pour l'entrée de la Turquie dans
l'Union européenne et veut revenir - sans le dire clairement - sur
l'interdiction du port du voile à l'école. »
La
société française bénéficiant d'une morale libérale, les points
de friction avec l'Islam fondamentaliste en sont d'autant plus
nombreux : avortement, mariage pour tous, un homme agresse un
chef de service de la maternité qui avait ausculté sa femme après
son accouchement, la mixité des piscines offusque, l'abattage rituel
des moutons lors de l'Aïd dérange, etc. Des libres-penseurs
français rigoristes de la laïcité et de la séparation de l'Église
et de l'État contestent la présence d'un sapin de Noël ou d'une
crèche dans un lieu public, acceptée par les Musulmans... La
municipalité du Lavandou a pris la décision au mois de juin 2015
d'interdire les messes estivales en plein air ; selon le monsieur le
maire : « Les tensions
confessionnelles et les évènements du 7 janvier 2015 nous
conduisent à ne pas attiser les critiques des adeptes de la laïcité,
comme à ne pas exposer les paroissiens au geste d'un déséquilibré
ou d'un fanatique. » 25 juin 2015
derrière crèche.
À peine une
année après l'affaire des prières de rues et au refus de servir
des repas Halal dans les cantines scolaires, des femmes et des hommes
politiques ont porté à la connaissance des consommateurs que
l'ensemble de la viande bovine, caprine et ovine distribuée en
Île-de-France était de la viande Halal (licite), propos confirmés
par la chambre interdépartementale d'agriculture et de préciser que
quatre abattoirs sur les cinq que compte l'Ile-de-France,
sacrifiaient les animaux de manière rituelle (l'animal est égorgé
vivant et la tête tournée vers La Mecque (gibla), par un
sacrificateur musulman invoquant le nom d'Allah). Les morceaux
délaissés (filet, entrecôte, etc.) par les consommateurs musulmans
sont écoulés ensuite sans mention du mode d'abattage. Que ce soit
au nom de la cause animale, d'une préférence cultuelle, de risque
sanitaire ou culturelle, le consommateur ne devrait-il pas en être
averti ? Pour Nicolas Dhuicq : « la transparence est d'autant plus
nécessaire que les techniques d'abattage rituel ne présenteraient
pas les mêmes garanties sanitaires que la méthode traditionnelle »,
le président de l'Oaba et vétérinaire, Jean-Pierre Kieffer de
préciser : « Le problème est que, dans l'abattage rituel,
l'œsophage est ouvert et le contenu de l'estomac peut donc se
déverser par cette ouverture. La viande présente alors un risque de
contamination par des germes bactériens comme l'Escherichia coli. »
Environ
23 % de viande Halal ou casher serait commercialisée comme de la
viande « traditionnelle », avec la taxe Halal ou taxe islamique qui
l'accompagne. Chaque kilo de viande issu de l'abattage halal comprend
une taxe de quinze de centimes versés à l'une des trois mosquées
habilitées (Paris, Lyon et Évry) à désigner les sacrificateurs ou
sanctificateurs islamiques. Le travail de ces musulmans employés
dans les abattoirs est supervisé par différentes associations en
lien avec les mosquées, un opérateur privé est parvenu à
s'imposer dans le circuit. Pour Abdallah Zekri, membre du Conseil
français du culte musulman, on est en présence d'« un marché
juteux, qui rapporte beaucoup d'argent », marché estimé à près
de 50 millions d'euros. Kamel Kabtane juge nécessaire de «
moraliser ce marché en plein développement dont le coût de la
certification est répercuté sur le consommateur. » En août 2011,
huit élus locaux d'origine musulmane ont demandé : « la
création d'une commission d'enquête parlementaire pour faire toute
la lumière sur le marché du halal, dont certaines pratiques
commerciales peuvent s'apparenter à de l'escroquerie publique, faute
d'une législation claire et précise. » Où va le produit de la
taxe halal et comment est-il utilisé ?
En
république, tout citoyen a droit à une reconnaissance
égale quels que soient son origine, son sexe, sa
religion, sa richesse, etc. Aucune différence ne saurait excuser un
manque de loyauté. Tous les citoyens contribuent à la constitution
d'une trésorerie commune (Trésor public) afin que l'État soit en
mesure d'assurer les services nécessaires à la collectivité :
éducation, santé, sécurité, transport, etc. Tout le monde
participe. Dégrader du mobilier urbain, frauder le fisc, par
exemple, revient à léser la communauté. Certains reçoivent plus
qu'ils ne contribuent, vivre aux « crochets »
de la communauté reste une forme de parasitisme.
Jacques
Chirac qui a été un acteur du regroupement familial, s'était déjà
épanché sur la présence de cette population : « Le travailleur
français qui habite la Goutte d'or, dont la femme travaille, gagnant
ensemble aux environs de 1500 francs, qui voit sur son palier d'à
côté, dans son HLM, entassée une famille avec un père, 3 ou 4
épouses, une vingtaine de gosses, et qui eux touchent 50 000 fr de
prestations sociales sans travailler, naturellement, si vous ajoutez
à cela le bruit, l'odeur, le travailleur français sur le palier, il
devient fou ! » Libération du 16 décembre 1985.
L'assistanat
n'a rien à voir avec la charité chrétienne (agape). Pour que les
deux parties en présence se considèrent égales, il faut qu'il y
ait échange. L'assistanat n'est pas un don. On attend, au minimum,
une certaine reconnaissance et surtout de la loyauté. Socrate disait
: « l'homme est sociable parce que indigent. » À ceci de
différent, que les indigents qui peuplaient nos campagnes n'osaient
même pas solliciter l'aide communale, celle-ci ayant à leurs yeux,
quelque chose de honteux. Les nouveaux venus n'ont pas cette fierté,
au contraire, ils tirent fierté de berner le « gadjé » que nous
sommes. Le bienfaiteur qui ne reçoit pas en retour, la moindre
reconnaissance, ressent une forme de vexation et cette situation
devient source d'un esprit de revanche. Celui qui donne et celui qui
reçoit se retrouvent prisonniers d'une forme d'«esclavage ».
Mao l'avait parfaitement compris : « Si tu donnes un poisson à un
homme, tu le nourris un jour, si tu lui apprends à pêcher, tu le
nourris toute sa vie. »
La
France a connu pendant des siècles des conflits inter-religieux,
l'État laïc protège tous les cultes et garantit la liberté de
conscience de chaque citoyen. Si l'expression de la religion est
libre dans la sphère privée, elle ne doit pas se manifester au sein
du domaine public sous peine de voir la Nation se fragmenter en
isolats communautaires. Cela explique pourquoi tant de citoyens
français sont choqués par le port du voile contraire à l'esprit
républicain. On peut percevoir une analogie certaine entre la
fraternité et la famille. Quand on reçoit chez soi des invités, on
s'attend à ce qu'ils affichent un certain respect, pourquoi n'en
irait-il pas de même au niveau du pays. Sans ce respect, il n'y a
pas de vie commune possible.
L'enseignement
de la morale à l'école ne saurait résoudre les différents que la
société rencontre avec le fondamentalisme religieux dogmatique. La
morale est évolutive et son acceptation est liée à l'image
parentale et à la fidélité à la famille. Aussi ne faut-il pas
s'étonner de voir des adolescents contester l'histoire, les mœurs,
d'en racketter et d'en agresser d'autres, de dégrader les locaux ou
le matériel pédagogique, etc. A-t-on oublié la phrase du poète
Guy Tirolien : « Je ne veux plus aller à leur école »,
qui revendique et à juste titre, la capacité à s'épanouir sans
l'aide des blancs ?
Si
l'enseignement moral laïc a disparu des salles de classe en 1969,
ce n'est pas sans raison, il était tombé en désuétude. La morale
va de pair avec l'instruction civique. La crise de l'enseignement est
la conséquence d'une crise sociétale. Selon Boris Cyrulnik : « La
mentalité collective se fabrique à partir de tous nos récits
sociaux : familiaux, individuels, de voisinage, les mythes, les
stéréotypes, les préjugés... Cet ensemble de récits a une
influence sur notre façon de penser et d'agir. »
Les
philosophes humanistes avaient perçu qu'avec l'argent on peut tout
avoir, mais que l'on ne peut pour autant faire de bons citoyens. La
paix sociale ne saurait s'acheter. Elle se doit de reposer sur des
valeurs librement et sincèrement acceptées, un des fondements de la
fraternité qui va de pair avec le respect et la loyauté nationale.
Les empereurs romains désireux de paix sociale savaient mettre à
contribution l'adage « du pain et des jeux . »
À propos de la coupe du monde football de 2010, un politicien ne
nous a-t-il pas rappelé un axiome communiste : « Le sport est
l'opium du peuple » (un ancien
ministre très versé dans le monde footballistique avait déjà dit
pour sa part « le football est un sport d'ineptes »). La
plupart des complexes sportifs bâtis pour accueillir des jeux
pharaoniques coûtent des milliards de débours à la collectivité.
En Chine, des habitants ont été contraints à quitter leur quartier
sans espoir d'y revenir un jour, des Comités Anti-Olympiques
s'élèvent en France au Brésil, etc. On ne va tout de même pas
reprocher aux pauvres, rejoints par les classes moyennes,
d'être obligés de s'appauvrir toujours plus (la Grèce, par
exemple, a dépensé 15 milliards de dollars pour les Jeux de
2004...) Peut-on imaginer la synergie de toutes ces forces et de ces
fonds financiers consacrés à l'amélioration du bien-être de la
population ?
Permettez
moi un aparté sur la loi d'Okun que les politiques n'apprécient pas
de voir évoquer. Avez-vous déjà comparé la courbe du chômage
avec celle de l'augmentation de population ? Pour voir la baisse du
chômage, la croissance doit dépasser l'augmentation de la
population active et de la productivité. La productivité détruit
des emplois pour la bonne et simple raison que l'on fait appel à
moins de main d'œuvre pour la même quantité de production, quant à
produire toujours plus, on oublie un peu vite que l'on vit dans un
monde fini. En ce qui concerne nos enfants, ils ne financeront pas
nos retraites car l'augmentation de population est génératrice de
chômage. La France se devrait de créer plus de 100 000 emplois
chaque année pour compenser l'augmentation de la population active.
La stagnation de l'augmentation de la population (natalité,
immigration) est une des clefs de voûte pour résorber le chômage
et stabiliser la dette.
Le
pouvoir politique est assimilable au bandit de grand chemin. On
s'empare de tout de qui peut l'être, mais pas de la diligence ni des
chevaux qui la tracte. On ne tue pas l'âne qui tire la charrue sans
avoir à en souffrir. Les économistes connaissent le problème que
pose la fixation du prix de vente d'un bien (élasticité). Tout
gouvernement est confronté à une problématique similaire.
L'imposition, notre « cagnotte ».
Comment soutirer le maximum du produit du travail et de l'épargne
des citoyens sans avoir à affronter une révolte ? Comment prendre à
Paul pour donner à Tartempion ? Il peut se rassurer, il y déjà
bien longtemps que le coq gaulois est plus disposé à picorer la
main qui le nourrit qu'à mordre la main qui l'appauvrit. Quant aux
profiteurs éhontés de la générosité publique, qu'ont-ils fait
et à quoi ont-ils contribué pour bénéficier de subsides
sans offrir de contre-partie ?
Injecter
toujours de plus en plus d’argent aux initiatives sociales sans
véritable contrepartie n’a jamais contribué à la disparition du
phénomène. Et pour cause, il s’agit avant tout d’une déviance
culturelle, la socialisation par une dépendance de quelle
que nature qu’elle soit revient à encourager l’assistanat.
Le bénévole devient le complice du système. Cette grille de
lecture ne saurait donc nous apporter un véritable élément de
réponse. Pire ! elle contribue à confondre les causes avec les
effets ou les conséquences. Agir sur les symptômes d’une maladie
n’a jamais éradiqué une épidémie, or, la société
est confrontée à une pandémie que je me garderais bien de
qualifier.
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