URBANISATION, ENSEIGNEMENT, INTÉGRATION (8)
Pour tenter d'approcher une conduite dans une situation donnée, la compréhension des statuts, du rôle, de l'individu ne saurait suffire, car ces données sont réinterprétées d'une façon personnelle. Les attaques dont fut victime le Danemark en février 2015 interpellent. On disait de ce pays que sa population était la plus heureuse et la société un modèle d'intégration. La bonhommie de la petite sirène a éclaté comme une bulle de savon, les Danois ont redécouvert à travers son spectre multicolore que "le mot n'est pas la chose".
En
Suède,
l'un des pays les plus ouverts avec le record du nombre de demandeurs
d'asile et de réfugiés accueillis, deux tiers des Suédois :
"pensent que les immigrés n'arrivent pas à s'intégrer dans le
pays". Les démocrates de Suède, troisième parti du pays,
demande l'arrêt de l'immigration en Suède. Un responsable du parti
qui compte 49 députés, avait lancé un "merci, au revoir,
rentrez chez vous" , aux immigrés, lors d'un meeting.
Un
début de réponse est à rechercher dans l'anthropologie sociale
avec les caractéristiques nationales, préjugés, attitudes,
opinions, culture, facteurs sociaux, la personnalité, langage,
dynamique de groupe. "il n'y a pas de raison pour les races qui
diffèrent physiquement ne diffèrent pas psychologiquement",
propos du chercheur Kroeber qui inaugurent le champ d'étude de
l'ethnopsychiatrie et de l'ethnocriminologie (explication du
phénomène criminel ethnique).
L'Express
du 9 février 2006, rapportait "Selon les études de Roché,
l'origine sociale n'explique pas tout. "Certes, 80% des jeunes
délinquants d'origine maghrébine ont des parents ouvriers ou
employés, souligne-t-il. Mais à niveau socio-économique
équivalent, il est erroné de penser que les comportements
socialement répréhensibles sont associés de facto à un statut
socio-économique. La paupérisation, l'angoisse de l'avenir, etc.,
peuvent intéresser le problème de santé mentale que connaît la
France , mais cette piste seule ne saurait se suffire. Le
comportement est lié à la position de l'individu à l'égard de son
statut personnel (travaux de Hyman). On pourrait chercher un début
d'explication en avançant l'absence
d'une personnalité affirmée, l'incapacité à se soustraire à
l'influence des origines parentales, des groupes sociaux, à la
publicité, à un certain mimétisme. Le pouvoir de raison leur étant
inconnu, l'affirmation passe par l'agressivité indirecte (tenue,
attitudes, comportements, graffitis), bientôt suivie de
l'agressivité directe (verbale puis physique). Une étude de 2014
a révélé qu'entre
135 000 et 169 000 enfants de 6 à 14 ans, soit 3,5% à 5,6% des
enfants d’âge scolaire, le plus souvent des garçons,
présenteraient des « troubles
déficits de
l’attention avec ou sans hyperactivité » se manifestant par un
déficit de l’attention - une hyperactivité motrice - une
impulsivité.
Au
début de leur emménagement dans des appartements salubres, tous les
immigrés de la première génération étaient heureux d'avoir un
appartement spacieux, clair, l'eau chaude et le chauffage central.
Pour ces travailleurs immigrés des trente glorieuses qui avaient
contribué à la construction de tant de logements, c'était une très
nette amélioration de leur condition. Ils pouvaient enfin vivre
décemment et quitter leur "chaâba" (bidonville)
insalubre. À la même époque, les tenants d'Ernest Gellner
pensaient que la croissance économique et le confort allaient se
substituer à la violence.
Comment
expliquer que la commanderie, par exemple, cette résidence destinée
aux classes moyennes bâtie au début des années soixante, soit
devenue un territoire contrôlé par des bandes de jeunes (les scoots
ce qui en arabe veut dire "ferme la !") issues de
l'immigration, rongées par
la peur, la violence et la haine ? Des carcasses de voitures volées
pour en récupérer les pièces détachées et approvisionner un
atelier de mécanique clandestin sont incendiées et abandonnées. Si
ces marqueurs signalent aux étrangers que la zone n'est pas sûre,
il s'agit aussi d'une remise en cause du droit du citoyen à vivre
paisiblement et en sécurité.
Les
urbanistes, les hommes politiques ont certes leur part de
responsabilité sur les villes nouvelles et l'aménagement du
territoire, mais la responsabilité, ou plutôt, l'irresponsabilité
semble partagée. Une erreur en appelant une autre. Il est
parfaitement possible que 5 individus sur 100 se distinguent de la
masse, mais une génération ne voit que très rarement un
docteur Moriarty du
crime. La minorité délinquante de 5% n'est pas exclusivement
composée d'individus exceptionnels, mais d'individus quelconques.
L'ancien
président Valérie Giscard d'Estaing, s'exprimant en 2005, à propos
du regroupement familial ( qui a été le fait d'un véritable lobby,
notamment celui du BTP qui consomme par jour autant de litres de
béton que l'on consomme de litres d'eau, et qui y voyait de la main
d'œuvre docile et à bon marché), a déclaré, "aujourd'hui
j'aborderais le problème d'une manière différente".
Certains
sports loin d'apaiser les esprits sont en passe de devenir un
indicateur de la violence latente. Le lundi 15 mai 2006, deux
individus encagoulés faisaient irruption dans la mairie de
Saint-Denis et menaçaient d'une arme de poing un membre du Conseil
municipal qu'ils avaient pris à tort pour le maire.
Ils exigeaient des
places pour le match Arsenal-FC Barcelone au stade de France, "si
tu réponds pas, on te tire dans la jambe"! Au-delà du
hooliganisme, des batailles rangées entre supporters, le "foot"
est en passe de devenir un phénomène qui suscite le fanatisme. Il
est responsable de meurtres, suicides, d'agressions, d'accidents,
etc. À Cergy, en France, une dispute de couple à propos d'un match
de la coupe d'Europe se termine par une défenestration.
En
1990, quatre cent sites scolaires recevaient un milliard et demi de
francs et certaines zones prioritaires reçurent une rallonge
budgétaire de 100 millions. En 1996, la France comptait 700 zones
urbaines sensibles et 750 regroupant 5 millions de personnes, et en
2005, 380 zones franches, 350 zones de redynamisation urbaines (ZRU).
En dépit de ces mesures, il faut bien reconnaître que le pacte de
la ville s'est révélé être un échec.
Les
premières violences scolaires sont signalées au début des années
soixante-dix. La multiplication des "incidents" va
s'installer de façon durable. Le 2 mai 1979, une rixe au couteau
oppose un jeune Turc à un jeune Algérien. Le rapport Léon (1983)
qui abordait les problèmes des violences en milieu scolaire, allait
être suivi de beaucoup d'autres : rapport Barret en 1993,
Braunstein, le Gall en 1994, Fotinos en 95, etc. Dans le même temps,
le pourcentage des reçus au baccalauréat passait de 30% en 1970, à
près de 70% en 1998! Pour les lycéens issus de l'immigration, la
majorité des lauréats sont des bachelières, situation qui dans une
société patriarcale accentue le ressenti des garçons à l'encontre
des filles. Est-ce un phénomène fortuit si depuis quelques années
la société se retrouve confrontée à des jeunes filles victimes de
leur milieu comme s'il s'agissait de leur denier le droit de dire
non, ou d'exister tout simplement. Sohane brûlée vive pour avoir
outrepassé l'interdiction de territoire d'un petit caïd. Pendant
qu'Ilan était retenu captif dans les caves d'une cité,
un procès s'ouvrait devant la cour d'assises du Val-d'Oise. Trois
Pakistanais comparaissaient pour avoir séquestré, violé et torturé
une jeune femme qui refusait de se marier avec l'un d'entre eux.
Des
voix se sont élevées pour demander aux enseignants (on délaisse le
mot instituteur qui rappelle trop le mot institution chère à la
IIIe République) de signaler les comportements déviants et réitérés
dont ils auraient été les témoins,
ce à quoi ils ont répondu qu'il s'agissait d'un travail de "flic".
Une amie enseignante à Pantin, au lendemain de l'attentat du 11
septembre 2001, me rapportait qu'une grande majorité des "gosses"
avait la photo de Ben-Laden posée sur leur pupitre. Si certaines
approches préventives dérangent (certaines à juste titre), c'est
bien plus en raison du contrôle social, d'une dérive sécuritaire
et de la crainte de représailles.
La
sécurité de la collectivité doit-elle prévaloir sur l'intérêt
individuel, corporatiste des enseignants, des laboratoires
pharmaceutiques, etc., électoraliste, ou s'effacer? Où commence et
ou s'arrête la responsabilité citoyenne? Les enseignants sont par
leur mission en première ligne les observateurs in-situ les mieux
placés. Une enseignante disait " je passe un tiers du temps à
faire de la discipline, un tiers du social, et un tiers de
l'enseignement." Après le poignardage d'une enseignante, le
ministre de l'Éducation nationale proposait l'installation de
systèmes de vidéosurveillance et l'installation de portiques de
sécurité. Comment ces aménagements pourraient contribuer à
modifier les attitudes, comportements de jeunes qui ne respectent ni
les personnes chargées de les instruire ni leurs condisciples, ou
leur apprendre à respecter une minorité autre que la leur. Quelques
mois plus tard, une enseignante était "tabassée", filmée
devant le reste de la classe et la vidéo diffusée dans une cité
voisine.
Rappelons
que c'est l'instruction qui est obligatoire et non l'école. Il est
parfaitement possible de ne jamais mettre les pieds dans un
établissement scolaire et de suivre les cours du CNED. L'instruction
laïque et obligatoire qui repose sur ceux que l'on a appelé les
"hussards de la république", a été imposée en son
temps, dans un but politique. La lutte contre l'influence de
l'enseignement catholique. L'enseignement laïque devait devenir une
arme politique dont la société ne s'est jamais remise. De plus en
plus de familles désirent ou estiment nécessaire de confier
l'éducation de leurs enfants à des écoles libres. Ne pourrait-on
pas exclure ces quelques éléments perturbateurs de l'école, à eux
de suivre les cours du CNED et ainsi assurer la sûreté des
établissements et la sécurité des élèves et enseignants?
La
France a déjà connu des
vagues d'immigrations massives. Prenons par exemple celle des
Arméniens. Ils sont arrivés avant la Seconde Guerre mondiale sans
le sou, ont accompli les travaux les plus rudes, ont connu la
promiscuité dans de minuscules appartements dans lesquels toute la
famille vivait entassée. Dans un souci d'aplanissement des
difficultés liées à leur intégration, de nombreux parents qui ne
parlaient pas même le français, ont choisi de franciser le nom
(procédure rapide et gratuite toujours en vigueur) de leurs enfants,
démarche douloureuse envers le passé familial, et qui souligne
aussi une nouvelle filiation nationale. Cette renonciation, véritable
sacrifice s'est révélée à terme bénéfique, il ne viendrait à
l'idée d'aucun citoyen de leur dénier le droit à être français.
En ce qui concerne la population originaire d'Algérie chez laquelle
le patronyme est d'apparition relativement récente, le gouvernement
algérien a, dès son accession au pouvoir, attribué un patronyme à
ceux qui en étaient dépourvus, en a simplifié
ou modifié l'orthographe.
Alors que l'on parle du CV anonyme, comment ne pas avoir son
attention attirée par la conversion à l'Islam qui est suivie de
l'attribution d'un nom à consonance arabe (Casius Clay alias Mohamed
Ali). Est-ce si innocent quand certains jeunes noirs adoptent au sein
de leur bande un autre nom que le leur, comme par exemple celui de
Chaka Zoulou? Le prénom le plus répandu chez les immigrés
maghrébins reste Mohamed, prénom du prophète qui représente tout
le symbole d'une appartenance religieuse et culturelle. Ce n'est donc
pas un hasard si les demandeurs à la francisation sont
majoritairement des kabyles catholiques, des enfants nés d'un couple
mixte, des laïcs ou des lettrés.
Le
nom (patronyme) a certes un lien avec la parentèle paternelle et le
pays d'où est originaire la famille, mais il est aussi parfois,
souffrances quotidiennes, difficulté des autres à le prononcer, à
le mémoriser, d'où humiliations, discrimination, vexations,
catégorisation, etc. Vouloir le conserver, c'est une façon de se
sentir concerné par le passé de ses parents, mais il est aussi
parfois à l'origine d'un "complexe" qui peut conduire à
la haine. Il n'y a qu'une
enfance heureuse qui ne fasse pas parler de soi. Ce n'est pas tout à
fait un hasard si les jeunes françaises d'origine musulmane sont de
plus en plus nombreuses à épouser, au grand dam de leur famille, un
Français de souche. C'est pour elles, non seulement une façon de se
libérer d'une tutelle patriarcale devenue désuète, mais aussi et
surtout vouloir donner à leurs enfants une chance supplémentaire.
Et
si l'intégration à l'égard de certaines ethnies ou populations
n'était qu'un leurre comme le laissent supposer les événements
survenus en : Angleterre, Australie, Espagne, Danemark, Hollande (ce
pays connaît actuellement une immigration négative, les départs
étant supérieurs aux arrivées de nouveaux immigrants). Il règne
en France au nom d'une soit disant égalité républicaine, une
véritable omerta sur la mixité sociale, ethnique, et religieuse. Au
mois de janvier 2015, la France a assisté à un mouvement de
population inconnu jusqu'alors, désireuse de clamer son raz-le-bol.
Il y aurait sur le territoire national 8 millions de personnes
étrangères. Les autorités ne "connaissent pas",
elles-mêmes, le chiffre exact... La France est-elle en train de
devenir une terra incognitae comme les événements du 13 novembre sont venus le confirmer tragiquement ?
Les
modèles d'intégration américains,
anglais, canadiens,
danois et français ont échoué. Les Américains toutes origines
confondues sont les premiers à dire " If you don't like it,
leave it", ce qui signifie, si vous n'aimez pas l'Amérique,
dégagez ! Les noirs américains qui ont fait un voyage initiatique
au pays de leurs ancêtres en reviennent dans leur grande majorité,
dépités par les conditions de vie locale. Ils n'ont qu'une hâte,
retrouver bien vite leur appartement avec l'air conditionné et the
americain way of life. Propos repris par Sarkozy, ministre de
l'Intérieur, sous une forme atténuée. "Si la vie en France
était si horrible et son système social si ringard, comment
expliquer que des dizaines de milliers de clandestins demandent leur
régularisation." Ces "clandestins"
n'en ont d'ailleurs
que le nom, à peine arrivés ils savent où s'adresser pour obtenir
aide, hébergement, soins, et inscrire leurs enfants dans un
établissement scolaire.
En
Europe, en raison du poids de la tradition et de l'histoire des
différentes communautés, il faut être réaliste, on ne peut
laisser derrière soi son identité, sa culture, comme on laisse son
manteau au vestiaire. Les immigrés ont certes opté pour un certain
pays d'accueil, mais il s'agit d'un choix unilatéral conditionné
par la bonne volonté des politiques migratoires. Les populations et
les peuples ne se sont jamais choisis mutuellement. Leur présence a
été imposée de façon militaire, économique, politique, ou
démographique. Une pénétration culturelle peut remplacer
avantageusement toute expédition militaire et aboutir à une
colonisation intérieure, ce que l'Etat islamique semble avoir parfaitement compris avec la présence de terroristes infiltrés parmi les flots intarissables de réfugiés.
A SUIVRE : ORDRE & DÉVIANCE SOCIALE
Le
contenu de ces articles propose d'essayer de comprendre et de rendre
intelligibles la situation que connait la France confrontée à une
présence étrangère qui pose problème depuis déjà plusieurs
décennies. Cette grille de lecture ne prétend pas pour autant que
les faits avancés puissent en exclure d'autres. Les propos servant
de fil conducteur, aussi effrayants que manichéens, ne sauraient
m'être attribués pour induire la réflexion du lecteur. Ils
relèvent de l'histoire et de l'actualité.
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