MAËLYS, le binôme maître & chien lors d'une disparition
Dimanche
27 août vers 3 heures du matin, les parents de Maelys inquiets de ne
pas voir leur fille se lancent à sa recherche aidés des convives.
Une dizaine de minutes plus tard, la police judiciaire annonçait la
disparition de la fillette âgée de 9 ans. Le chien policier va
remonter la piste jusqu'au parking, laissant suggérer que la
fillette aurait pu monter à bord d'un véhicule. Les soupçons des
enquêteurs vont se porter sur un jeune homme âgé de 34 ans, ancien
Maître-chien au 132e bataillon cynophile de l’armée de
terre de Suippes, jusqu’à ce qu’il soit réformé en 2007. Les
policiers vont découvrir qu'il a passé 1h30 à nettoyer son Audi A3
à une station de lavage, à bord duquel l'ADN de Maelys sera
découvert sur le tableau de bord ! Un autre détail semble avoir
attiré l'attention des enquêteurs, il aurait utilisé pour le
nettoyage de la malle arrière, un produit pour faire briller les
jantes et qui agit comme une répulsif sur l'odorat des chiens !
Tout
au long de son histoire, l'homme a toujours été accompagné par les
chiens. La relation entre l'homme et le chien remonte à l'apparition
du tomartus (chien loup), l'ancêtre de tous les canidés.
L’utilisation du chien pour des
tâches de sécurités est un concept qui remonte aussi loin que le
règne de Pyrrhus, Roi d’Epirus en 295
avant notre ère. L’assistance du chien
dans un concept moderne date de la fin du 19e siècle, et le premier
programme de chien « policier » est apparu à Ghenten en
Belgique.
L'odorat humain permet de
détecter la présence de certaines molécules. Lorsqu'un corps
volatil pénètre dans les fosses nasales et atteint la muqueuse
épithéliale, il entre en contact avec les 6 à 8 millions de
cellules olfactives reliées au cerveau par des fibres nerveuses. Le
cerveau humain mémorise l'odeur bien après que la molécule ait
quitté le nez. Au bout d'un certain temps, le nez cesse de réagir à
une odeur constante. On a identifié sept récepteurs dédiés chacun
à une odeur fondamentale : camphrée, mentholée, éthérée,
florale, musquée, âcre et putride ; il semblerait que la forme des
molécules ait une répercussion sur la détection de l'odeur.
L'interaction d'une molécule odorante avec ces récepteurs déclenche
une combinaison d'odeurs non-décomposables en odeurs fondamentales
(une odeur de mousse par exemple, renferme 200 composants dont 80
participent à son odeur particulière), exceptées pour certaines
d'entre elles par des créateurs de parfums.
Les excellentes qualités
olfactives du chien associées à sa domestication en font l’animal
idéal pour accomplir les tâches où l’odorat
joue un rôle prépondérant. Elles lui permettent de différencier
des odeurs inodores pour l’homme qui
possède. Si on mettait les 100-150 millions de cellules olfactives
du chien côte à côte, elles occuperaient une surface de 7m2
(0,5 pour l'homme). Le chien est capable de détecter dans
l’atmosphère une concentration aussi
faible qu’un trillionième (1.10-18)
. Il peut : distinguer des jumeaux, l’odeur
d’un pied à travers une botte de
caoutchouc, l’odeur dégagée par la
crainte ou la colère.
Le chien piste les odeurs
laissées sur le sol par le passage de l’individu.
- Le port de chaussures à semelle de cuir laisse une piste plus favorable que des semelles de caoutchouc.
- Si l’homme est lourd, la piste sera plus facile à suivre que celle d’une personne légère.
- Si deux pistes apparaissent, le chien aura tendance à prendre la plus facile !
- Il peut pister sur l’odeur d'herbe écrasée et de la terre retournée qui libère des gaz.
- Il piste également sur les effluves (odeurs en suspension dans l’air) : haleine, transpiration, odeur corporelle, caractéristique d’une alimentation ou des vêtements.
- Si l’odeur est faible, le chien piste sur les effluves et légèrement sur l’odeur. Si c’est le contraire, il inverse l’ordre. Si l'individu a coupé à travers un cours d’eau, le chien qui utilise les effluves reprendra plus facilement la piste de l’autre coté
Un chien est capable de
suivre une piste sur environ une dizaine de kilomètres et il peut
dans des conditions favorables détecter l’homme
à plus de 100 mètres et pister sur une trace qui remonte à une
trentaine d’heure ! Plus la piste est
fraîche, meilleures seront les chances de la remonter.
Un chien de pistage doit,
non seulement être capable de suivre et de remonter une piste
vieille de plusieurs heures, mais aussi de localiser les objets
perdus, jetés ou abandonnés ayant appartenu à la personne
recherchée. Les conditions qui influent sur les odeurs ou effluves
disséminées sont nombreuses :
- Une atmosphère fortement humide, un ciel couvert, favorise la rétention d'odeurs qui ne peuvent s'évaporer.
- A 1 heure du lever ou coucher du soleil, l'évaporation est plus lente.
- Plus le temps est sec et chaud, plus il favorise l’évaporation de l'odeur.
- Si le sol est plus chaud que l'air, il y a apparition d'effluves.
- Une nébulosité avec un plafond bas limite l'évaporation.
- La végétation épaisse limite la dissémination des odeurs.
- Le vent peut disperser l’odeur et les effluves.
- La pluie peut laver l'odeur.
- Un terrain sablonneux, silicieux ou sec, s'oppose à la piste.
- Une température trop basse réduit l’odeur caractéristique.
- Une odeur forte (transpiration, parfum, crasse, nourriture, vêtement, blessure qui saigne, alcool, médicament, etc., améliore la piste.
- Un sol dur retient mal les odeurs.
- En milieu rural, l’odeur d’animaux, de fumier peut masquer la piste et distraire le chien.
- Le franchissement d’un cours d’eau dissipera rapidement l’odeur. Les très fortes pluies auront le même effet en lavant la piste.
- Les traces laissées dans la neige seront conservées grâce à l’humidité du sol.
- La couche de neige s’opposera à la trace en la recouvrant.
- La nuit, l’humidité ambiante, la réduction du vent favorisera la trace.
- En ville, le trafic, le bruit, les odeurs ne sont plus aussi caractéristiques et la pollution s’oppose à la trace.
- La topographie (colline, vallée, couvert, bois ) peut affecter la vitesse et la direction du vent et fausser la piste.
- Sous les lignes THT, le crépitement et l’ionisation de l’air peuvent déranger le chien.
- les champs cultivés avec l’imprégnation d’engrais diminuent la trace. La substance qui s’en dégage stimule le nerf olfactif et une exposition prolongée entraîne la sécrétion de mucus obturant les cellules olfactives.
Si l’odorat
du chien est exceptionnel, sa vue est médiocre, il ne distingue pas
les couleurs (il voit tout en bleu-vert). L'emplacement de ses yeux
lui permet d'avoir un champ de vision supérieur de 70 % à celui de
l'homme, mais il décèle plus le mouvement que la forme. Par contre,
ses facultés auditives sont très performantes. Il décèle un
huitième de note, ce qui lui permet, où l'homme n'entend qu'un seul
son, d'avoir une nuance incomparable. Ne vous étonnez s'il reconnaît
votre voiture. Il en a mémorisé la «
signature »
sonore.
L’orientation
du pavillon de ses oreilles lui permet de localiser la direction d’un
son. Il perçoit les sons de 15 hertz à 60 kilohertz ! Cette
possibilité peut-être mise à profit en utilisant un sifflet à
ultra-sons pour lui adresser des ordres qui resteront inaudibles pour
l’homme. Cette particularité permet de
dresser un chien à déceler les signaux d’alarme
utilisant les ultra-sons. C’est
d'ailleurs sur ce principe que repose l’appareil
qui tient les chiens éloignés des mollets des facteurs. La source
ultra-sonore très puissante (environ 110 décibels) provoque la même
aversion qu’une sirène hurlant à
proximité de notre oreille.
Si un chien peut explorer
un véhicule en deux minutes, il peut cependant être distrait et
faire de faux marquages (véhicule très chaud, ventilation, l’air
conditionné, odeur ancienne de drogue, etc.). Les appels ou courants
d’air peuvent : déplacer l’odeur,
porter celle d’un animal domestique et
venir perturber le marquage ou les réactions du chien. Si le chien
refuse d’approcher, peut être a-t-il les
papilles irritées par une substance chimique (les vapeurs
d’anhydride d’acétone,
par exemple, forment dans sa truffe une solution d’acide
acétique).
L’histoire
de la chienne en chaleur qui perturbe le mâle semble infondée, le
chien bien éduqué fera son travail. Les trafiquants
toujours à l'affût de méthodes pour dissimuler leur trafic et
dérouter les chiens, utilisent toutes sortes de produits. Un agent
masquant est une substance
qui a une odeur forte et persistante qui recouvre et masque l’odeur
à dissimuler, ou des produits distractifs
qui présentent une odeur similaire, substances qui vont entraîner
de faux marquages et mobiliser le chien. Une autre possibilité,
avoir recours à une substance qui gonfle artificiellement la taille
de la molécule odoriférante qui ne peut de ce fait pénétrer dans
la muqueuse et encore moins solliciter les cellules olfactives. Ces
produits capables de perturber l’odeur
caractéristique recherchée déclenchent de faux marquages,
contribuent à saturer le travail du chien et à détruire la
confiance du maître en son chien.
Sans la présence d’un
maître chien, le meilleur
des chiens ne vaut guère mieux qu’un
chien de compagnie. A l’inverse, un
maître chien associé à un « mauvais
chien »
ne peut remplir pleinement sa mission. Quelle que soit la mission
confiée à un chien, elle est toujours le résultat de la
compréhension maître et chien. Le maître doit apprendre à
connaître son chien, de même que l’animal
apprend à connaître son maître. Il est très important que le
maître sache parfaitement interpréter les attitudes de son chien
afin de toujours rester capable de déterminer si ses réactions sont
en rapport avec la mission. Un maître chien qui laisserait échapper
les indices d’un tel comportement,
pourrait penser que le chien travaille réellement alors qu'il n'en
serait rien. Le maître doit
rester attentif au comportement de son compagnon et toujours lui
rappeler ce qu’il
en attend.
°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire